Alors que l'abattage de troupeaux touchés par la dermatose bovine s'intensifie en France, des agriculteurs mécontents organisent des rassemblements ce week-end. Les manifestations, prévues les 13 et 14 décembre, visent à dénoncer cette décision du gouvernement, jugée injuste et inefficace.
Dans plusieurs départements, notamment dans le Sud-Ouest, des agriculteurs ont procédé à des blocages de routes, en particulier sur des axes clés comme l'autoroute Toulouse-Bayonne. Le gouvernement a joué la carte de la vaccination obligatoire pour contrer l'épidémie, mais pour la Confédération paysanne, les mesures actuelles sont plus inquiétantes que la maladie elle-même.
« Nous demandons une fin immédiate à l'abattage systématique et un élargissement de la vaccination », a déclaré un représentant syndical. Les agriculteurs soutiennent qu'un protocole basé sur l'abattage ne fait qu'accentuer la souffrance des éleveurs tout en mettant en péril l'ensemble de la filière bovine.
Des rassemblements sont également prévus à Mont-de-Marsan, Castres et Albi, avec des défilés de tracteurs attendus pour former un cortège. À Lescar, des incidents ont été signalés où des membres du syndicat ont tenté d'incendier des ballots de paille sur les routes. Deux policiers ont été légèrement blessés lors de l'intervention pour disperser la foule. Une atmosphère de tension règne, alors que les manifestants continuent d'occuper l'espace public pour faire entendre leurs voix.
Le ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, défend néanmoins la politique actuelle, arguant que l'abattage est la meilleure solution pour protéger la santé animale. Pourtant, les éleveurs voient cette obligation comme une épée de Damoclès, menaçant leur survie économique dans un contexte déjà difficile. Des experts du secteur, tel que le vétérinaire Jean-Pierre Dupont, soulignent que la vaccination ciblée pourrait offrir une alternative efficace sans avoir à recourir à des abattages massifs.
Cette situation met en lumière un vif débat sur la gestion des crises sanitaires dans l'agriculture française. Ainsi, l'extension de la zone de vaccination pourrait être un compromis, même si cela nécessite une réévaluation urgente des stratégies en place. La mobilisation des agriculteurs pourrait avoir des répercussions significatives sur les futures politiques concernant l'élevage en France, alors que le gouvernement doit équilibrer la sécurité sanitaire et les préoccupations des producteurs.







