En Isère, la tension monte parmi les agriculteurs, qui planifient une grande manifestation sur l'A43 mardi 16 décembre prochain. Ce mouvement fait suite à une série de manifestations déjà observées dans d'autres départements, tels que l'Ariège et le Doubs. Au cœur de cette agitation : les mesures d'abattage de troupeaux de bovins liées à la dermatose nodulaire.
Les agriculteurs se rassembleront au rond-point du Rivet à Bourgoin-Jallieu, à partir de 16 heures, avant de pénétrer sur l'autoroute, illustrant leur mécontentement croissant face à des politiques qu'ils jugent néfastes pour leurs exploitations. "Nous nous opposons à l'abattage systématique de toutes les bêtes, alors que des solutions alternatives pourraient être envisagées, comme des quarrantaines" déclare l'un des porte-parole de la Coordination rurale de l’Isère au Dauphiné Libéré.
Une réunion récente entre les représentants des agriculteurs et les autorités locales n’a pas suffi à calmer les frustrations. "Nous avons clairement exprimé nos revendications, mais il semble que le véritable problème soit au niveau national. Le gouvernement doit changer son approche vis-à-vis des agriculteurs, qui ne peuvent pas être traités comme des criminels", ajoute-t-il. Cette agitation s'inscrit dans un contexte de galère économique croissante pour de nombreux exploitants agricoles, déjà impactés par des accords de libre-échange controversés et la fluctuation des prix des matières premières.
Les agriculteurs espèrent que leur mobilisation attirera l'attention au-delà des syndicats, en invitant tous les professionnels du secteur, qu'ils soient affiliés à la FDSEA ou à la Confédération paysanne, à se joindre à leur cause. "Nous ne voulons pas perturber la population, mais nous avons besoin d'être entendus", conclut un autre agriculteur présent lors de la réunion. Si leur accès à l'autoroute est bloqué, ils n’hésiteront pas à recourir à d'autres moyens d'action pour se faire entendre.
Alors que ce mouvement est en plein essor, certains experts pointent la nécessité d'une débat plus large sur la gestion des crises sanitaires dans le secteur agricole. Le député de l'Ariège, par exemple, a souligné que "la production animale doit être soutenue par des solutions innovantes et non pas par des abattages massifs qui sont destructeurs à la fois pour les animaux et les éleveurs". La pression sociale grandit, et l'avenir des agriculteurs d'Isère et au-delà semble plus incertain que jamais.







