Un budget en chute libre
MaPrimeRénov, le dispositif phare pour la rénovation énergétique, connaît une réduction drastique de son budget, passant de 3,29 milliards d’euros en 2024 à 2,3 milliards en 2025. Cette baisse s’inscrit dans un contexte général de diminution des dépenses publiques, impactant directement le traitement des dossiers et la nature des aides disponibles.
Selon des sources gouvernementales, plus de 80 % de cette enveloppe est déjà engagée. Une suspension temporaire des nouvelles demandes pourrait être envisagée dès le 1er juillet, bien que le gouvernement n'ait pas encore confirmé cette mesure. Les plateformes administratives ont déjà signalé des délais de traitement prolongés et la perspective de ne plus pouvoir financer de nouvelles demandes.
Des aides considérablement réduites
La stricte gestion budgétaire se traduit par une baisse significative des montants accordés dans plusieurs catégories de travaux. Les équipements de chauffage, notamment, subissent les plus fortes diminutions :
- Poêle à bois pour ménages modestes : aide réduite de 2 500 € à 1 800 € (-28%)
- Chaudière à granulés pour ménages très modestes : aide abaissée de 10 000 € à 8 000 € (-20%)
- Avance de frais : réduite de 70 % à 50 % pour les ménages très modestes.
Alors que le taux de prise en charge global reste affiché à 90 %, les plafonds de dépenses ont été revus à la baisse, affectant particulièrement les gestes simples par le biais du parcours "MaPrimeRénov’ par geste".
Conditions d’éligibilité en évolution
Les conditions pour bénéficier des aides sont également en train d'évoluer. Bien que le parcours par geste soit maintenu jusqu'à fin 2025, plusieurs changements s’appliquent :
- Les logements classés F ou G : ces biens ne sont plus systématiquement prioritaires, et un diagnostic de performance énergétique (DPE) restera facultatif auprès de l’Anah.
- Le parcours accompagné : pour des rénovations globales, un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) est désormais requis, ce qui pourrait rallonger les délais de traitement.
- Les plafonds de ressources : bien qu'ils restent inchangés, certains barèmes d’aide ont été subtilement ajustés.
Cette situation crée une pression croissante sur les artisans du bâtiment et les ménages. Les entrepreneurs signalent une augmentation des annulations de chantiers, tandis que de nombreux particuliers, face à l’incertitude financière, s'interrogent sur la viabilité de leurs projets de rénovation.







